Le pire ennemi de l'investisseur : <br/>lui-même

Le pire ennemi de l'investisseur :
lui-même

Protection et croissance du patrimoine : notre approche

Trouver un équilibre entre protection et croissance du patrimoine relève à la fois de la science et de l'art. Le domaine de la finance est certes technique, mais il est également guidé par les émotions. Benjamin Graham, l'un des pionniers de l'investissement moderne, a dit un jour : « Le principal problème de l'investisseur, voire son pire ennemi, n'est autre que lui-même ». En période de hausse des marchés, la crainte de laisser passer sa chance pousse l'investisseur à l'exubérance irrationnelle. Lors des phases baissières, il peut sembler judicieux de vendre pour limiter les pertes et de tenter d'acheter à nouveau à un prix inférieur, mais il est quasiment impossible d'anticiper correctement l'évolution du marché à chaque fois. Dès lors, comment l'investisseur doit-il procéder ? Voici quelques éléments de réponse.

Protection et croissance du patrimoine constituent le premier pilier de notre philosophie d'investissement. L'équilibre est délicat : une protection insuffisante peut vous exposer à des fluctuations plus importantes de la valeur de vos investissements ; une protection excessive risque de vous priver d'une croissance suffisante pour compenser l'inflation. Nous examinons ci-dessous trois approches que l'investisseur peut envisager pour protéger et faire fructifier son patrimoine.

Daniele Antonucci

Daniele Antonucci

Co-Head of Investment & Chief Investment Officer
Daniele Antonucci

Daniele Antonucci

Daniele Antonucci is a managing director, co-head of investment and chief investment officer at Quintet Private Bank. Based in London, he’s a voting member of the investment committee. As head of research, Daniele oversees the investment strategy feeding into portfolios. He chairs the network of chief strategists, which communicates the house view on the economy and financial markets to clients and the media.

Prior to joining Quintet in 2020 as chief economist and macro strategist, Daniele served as chief euro area economist at Morgan Stanley. Earlier, he worked at Capital Economics, Merrill Lynch, Moody’s KMV and the Confederation of Italian Industry. Daniele holds a master’s degree in economics from Duke University and graduated from the Sapienza University of Rome. He’s an ECB Shadow Council member.

1. Comment se prémunir contre une forte volatilité ? Diversifier son portefeuille et ne pas se limiter aux valeurs phares.

J'ai évoqué ce sujet dans mon blog précédent : la première chose à faire pour limiter la volatilité est de veiller à ce que son portefeuille soit bien diversifié en répartissant ses investissements. Autrement dit, votre exposition à un type d'actif donné doit rester limitée.

En diversifiant votre portefeuille, vous l'exposez à un large éventail d'actifs dont les performances varient selon les scénarios. Les placements peu performants peuvent être compensés par ceux qui le sont davantage, et les phénomènes locaux (par ex. les tensions au Moyen-Orient) sont susceptibles d'avoir moins d'impact.

Aucune stratégie ne peut garantir une progression sans heurts de la valeur d'un portefeuille dans la mesure où nul n'a la capacité de faire évoluer les marchés à la hausse. En revanche, la diversification est de nature à réduire la volatilité des portefeuilles et à les rendre potentiellement plus performants que les stratégies axées uniquement sur une poignée de classes d'actifs et de régions du globe.

Notre allocation d'actifs stratégique illustre cette démarche : nous investissons à long terme dans les principales régions et classes d'actifs. Nous avons effectué un test rétroactif de cette stratégie en remontant jusqu'au milieu des années 2000 et avons constaté que cette allocation aurait surperformé les portefeuilles d'actions/d'obligations axés plus étroitement sur une région donnée, comme l'Europe par exemple. 

Bien entendu, même s'il s'agit d'une illustration utile, nous utilisons les back-test avec précaution. N'oubliez pas que rien ne peut remplacer l'expérience réelle de l'investissement et du marché et que, comme toujours, les performances passées ne garantissent pas les performances futures.

2. Comment se prémunir contre l'érosion des performances provoquée par l'inflation ? Rester investi et laisser agir le mécanisme de la capitalisation.

Si l'inflation était de 2 % par an, une centaine d'euros, de livres ou de dollars d'aujourd'hui n'en vaudrait plus que 60 au bout de 25 ans. À 4 %, ce chiffre tomberait à 36. À la question de savoir quelle était la plus grande invention de l'humanité, Albert Einstein a répondu : « les intérêts composés ». Einstein aurait qualifié la capitalisation des intérêts de 8e merveille du monde. Pour déjouer l'inflation, il est effectivement judicieux de recourir aux intérêts composés. 

L'investissement à intérêts composés est aussi simple qu'efficace. Il s'agit de réinvestir le produit de son investissement plutôt que de le percevoir. Chaque augmentation est susceptible de se multiplier ; les petites sommes d'argent peuvent ainsi devenir plus importantes au fil du temps.

Cette capitalisation est plus efficace si l'investisseur se garde de réagir de manière excessive aux mouvements de marché à court terme et laisse son argent investi. En effet, les hausses successives se cumulent sur le long terme.

Prenons la règle des 72, une méthode empirique permettant d'estimer le temps nécessaire pour qu’un placement double de valeur. Imaginons que quelqu'un vous propose d'investir 100 unités de votre monnaie dans l'immobilier à un taux de rendement annuel de 10 %. Divisez 72 par dix, et vous obtenez 7,2. Ce chiffre correspond au nombre d'années qu'il vous faudra pour doubler la valeur de votre placement si vous restez investi. Si vous percevez votre rendement annuel de 10 % chaque année pendant 7,2 ans sans le réinvestir, vous n'obtiendrez que 172.

Face à une actualité préoccupante, marquée notamment par la situation au Proche-Orient et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il est naturel de se montrer prudent. Toutefois, même s'il peut sembler peu risqué de retirer tous ses gains chaque fois que la une de l'actualité évolue, vous risquez de faire fausse route et ne pas parvenir à faire fructifier suffisamment votre capital pour vaincre l'inflation.  

L'utilisation des intérêts composés est la raison pour laquelle le principal moteur de performance de notre stratégie d'investissement est notre allocation d'actifs à long terme, laquelle reste investie - vous l'avez deviné - sur le long terme. 

3. Comment se prémunir contre une prise de risque excessive ? Agir de façon mesurée et avec conviction.

Une stratégie à long terme peut bénéficier d'une inflexion du portefeuille dans une direction ou une autre sur la base de convictions à plus court terme. Mais lorsqu'il s'agit de limiter les risques de baisse, la modération est de mise. Il est impossible de se protéger contre tous les risques dans la mesure où, quelle que soit la stratégie de protection, vous risquez de vous tromper.

Imaginons que vous soyez convaincu(e) de la bonne performance des actions sur le long terme, mais que vous pensiez qu'elles seront moins performantes à court terme que les obligations en raison de la perspective d'une récession. Peut-être souhaiterez-vous vous prémunir contre le risque de baisse des actions en les vendant et en achetant des obligations. Si vous vendez toutes vos actions et qu'elles ne baissent pas, vous serez perdant(e). Si vous ne vendez aucune action et que celles-ci chutent, vous serez perdant(e). C'est là qu'intervient le principe de modération.

Nous inclinons les portefeuilles dans une direction donnée sur la base de nos convictions, elles-mêmes fondées sur des travaux de recherche, mais nous ne les remanions pas entièrement. C'est comme ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier : si vous le faites, vous risquez de tout perdre ; à l'inverse, si vous diversifiez vos investissements (en mettant vos œufs dans plusieurs paniers), vos gains seront moins élevés, mais vos pertes le seront également. 

Comment cette démarche se traduit-elle dans le contexte de nos portefeuilles ?

À ce stade, nous détenons davantage d'obligations d'État, moins d'actions et moins de titres de créance plus risqués par rapport à notre allocation à long terme. Prenons le cas des actions. Bien qu'il s'agisse d'une classe d'actifs incontournable à moyen terme, nous détenons moins d'actions que d'habitude (et davantage d'obligations d'État de grande qualité) car nous pensons que le marché actions au sens large risque de connaître une plus forte volatilité à court terme. 

Nous restons néanmoins investis en actions afin de bénéficier d'une exposition diversifiée à des actifs dont les performances varient selon les périodes (1er point). Nous tenons également à bénéficier de la capitalisation des rendements des actions dans lesquelles nous restons investis (2e point). Et enfin, nous limitons le risque à court terme lié au ralentissement de la croissance économique et aux tensions géopolitiques en investissant dans des actions à faible volatilité aux États-Unis et en Europe, lesquelles tendent à mieux se comporter que l'ensemble du marché dans ce type de scénario (3e point).

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