Les obligations<br/>signent leur retour

Les obligations
signent leur retour

Counterpoint - Février 2023
Après avoir traversé l'une des pires années de l'histoire récente des marchés financiers, les obligations d'État de première qualité sont en train de rebondir. Nous pensons qu'elles offrent désormais des rendements attrayants étant donné des niveaux de risque relativement faibles

Bienvenue
Une nouvelle phase
L'économie mondiale devrait bientôt amorcer un redressement après une période difficile marquée par une inflation obstinément élevée et des hausses de taux d'intérêt à répétition

Prévoir l’évolution de la croissance économique et de l'inflation peut se révéler difficile. Ainsi, la persistance des hausses de prix enregistrées l'an passé a surpris de nombreux économistes et le récent recul des niveaux d'inflation (qui restent néanmoins élevés) est intervenu plus tôt que certains ne l'avaient anticipé. Ce recul est dû en grande partie à la baisse des prix de l'énergie, facilitée en Europe par la relative douceur de l'hiver. Parallèlement, bien que la croissance économique ralentisse, selon nous la plupart des régions devraient parvenir à échapper à une récession profonde ou prolongée.

Comme je l'ai évoqué dans nos Perspectives 2023, cette année devrait être celle du retour en force des obligations et de leur contribution à la diversification et aux performances des portefeuilles. Les marchés obligataires mondiaux ont fortement rebondi par rapport à l'an passé, dopés par le sentiment croissant selon lequel l'inflation a atteint son sommet des deux côtés de l'Atlantique. Les gains ont été alimentés par une reprise notable de la dette publique à long terme. Portées par l'espoir que le déclin du marché obligataire observé l'an passé soit derrière nous, les obligations renouent avec leur réputation traditionnelle de valeurs refuge face à l'incertitude économique.

Cette évolution contraste fortement avec les dix dernières années, au cours desquelles les rendements des obligations d'État ont atteint des niveaux historiquement bas, voire négatifs dans certains cas. Face aux médiocres performances des actifs peu risqués, la seule façon de trouver des rendements obligataires satisfaisants ces dernières années était de se tourner vers le segment le plus risqué du marché des titres obligataires. Mais suite à la récente hausse des rendements des obligations d'État, cette prise de risque supplémentaire n'est plus nécessaire pour réaliser de bonnes performances.


Daniele Antonucci, Chief Economist & Macro Strategist


Graphique à la Une
Une évolution dans la bonne direction
Bien que certains obstacles puissent se dresser sur la route, nous pensons que l'inflation reflue suffisamment rapidement pour permettre à la Fed d'interrompre son cycle de hausse des taux au printemps prochain


L'inflation américaine donne des signes encourageants de modération. 

Ce repli s'explique en grande partie par la dissipation des facteurs liés à la pandémie, en particulier la diminution de la demande de biens durables, et par la baisse des prix de l'énergie. La demande de services reste forte à la faveur d'un solide marché de l'emploi, tandis que la composante logement devrait s'améliorer prochainement. 

Même l'inflation « persistante » (c'est-à-dire celle qui concerne les biens et les services dont les variations de prix sont peu fréquentes) commence à se résorber.

Source : recherche interne, Refinitiv

Gros plan sur l'investissement
Vers un nouveau cycle
L'économie mondiale devrait entrer dans une nouvelle phase en amorçant une reprise à partir du deuxième trimestre de l'année

L'actualité

Bien que le ralentissement économique se poursuive à l’échelle mondiale, plusieurs facteurs ont contribué à rendre les perspectives de l'économie mondiale plus encourageantes en ce début d'année 2023. Parmi eux figurent la baisse continue de l'inflation aux États-Unis, les signes de plafonnement de l'inflation en Europe, la réouverture plus rapide que prévu de l'économie chinoise et la douceur inhabituelle de l'hiver européen. Mais les risques demeurent et les économies mondiales ne sont pas encore tirées d'affaire.

Les banques centrales ont procédé à des hausses agressives des taux d'intérêt afin de freiner l'activité économique et de juguler l'inflation. Ces mesures semblent porter leurs fruits. La grande question est de savoir si le ralentissement engendré par ce resserrement entraînera une récession. Nous pensons qu'une récession reste probable au Royaume-Uni et dans la zone euro, mais qu'elle sera peut-être moins profonde que ce que l'on craignait. Les États-Unis, sous l'impulsion de la Fed, pourraient eux aussi entrer en récession, mais à un degré moindre dans la mesure où les déséquilibres sont moins nombreux que lors des épisodes précédents : par exemple, les bilans des ménages et des entreprises sont plus solides, tandis que les banques sont mieux capitalisées que lors des récessions précédentes.

Après un contexte de récession en début d'année, nous tablons sur l'émergence d'un nouveau cycle économique au cours du deuxième trimestre. La croissance mondiale devrait se redresser légèrement, portée par le rebond post-Covid de la Chine, le plafonnement des taux d'intérêt, le ralentissement de l'inflation et le recul des tensions dans les chaînes d'approvisionnement. En revanche, la guerre en Ukraine et son impact sur les prix de l'énergie restent des risques majeurs.

À quoi sommes-nous attentifs ?

Dans l'attente de l'entrée de l'économie mondiale dans une nouvelle phase de croissance au cours des prochains mois, nous avons renforcé notre exposition aux obligations d'État de première qualité, qui proposent des rendements attrayants. En ce qui concerne les actions, nous conservons notre légère sous-pondération, mais nous estimons qu'un panier d'actions bien diversifié peut permettre de s'exposer à une reprise de la croissance économique dans les régions développées et émergentes. Nous surveillons de près les marchés pour nous assurer que les portefeuilles soient correctement positionnés. 

Nous pourrions accroître notre exposition aux actions en cas de baisse plus rapide que prévu de l'inflation, des taux d'intérêt et des rendements obligataires, de fin de la guerre en Ukraine, d’accélération de la réouverture de l'économie chinoise ou de nette amélioration des perspectives de bénéfices des entreprises.

Bien que certains risques semblent avoir reculé en ce début 2023, certains événements pourraient également nous amener à moduler encore davantage le risque à la baisse. Parmi eux figurent la possibilité d'une erreur de politique de la part des banques centrales en cas de relèvement excessif des taux, ainsi qu'une éventuelle flambée d'inflation due aux prix de l'énergie ou à la hausse des salaires. 

Sur le plan géopolitique, toute dégradation de la situation en Ukraine ou des relations entre la Chine et Taïwan pourrait également être néfaste pour les marchés.

Avec une inflation en baisse (États-Unis) ou en passe d'atteindre un pic (Europe), plusieurs banques centrales s'orientent vers des hausses plus modestes de taux pour y mettre un terme au printemps prochain
Portefeuille
Opportunités en termes de valorisation
Nous avons ajusté les allocations de nos portefeuilles afin de refléter nos prévisions pour l'année à venir

Poursuivant sur notre thème selon lequel 2023 est l'année où les obligations devraient signer leur grand retour, nous cherchons à tirer parti de la remise à plat des valorisations en 2022. Pour notre positionnement long terme, nous avons modifié nos allocations obligataires au détriment des obligations des marchés émergents (ME) plus risquées et de moindre qualité (tant locales que d'entreprise) et au profit de la dette publique des marchés développés, qui présente moins de risques. 

Après des années marquées par la faiblesse des performances anticipées pour les obligations sans risque, les rendements actuels nous permettent d'envisager des performances à long terme plus substantielles. Cette allocation nous permet de générer un rendement attrayant sans prise de risque de crédit supplémentaire, ce qui était difficile à réaliser dans le contexte de rendement négatif qui prévalait avant 2022.

Nous maintenons l'ensemble de nos positions tactiques actuelles. Malgré le regain d'optimisme observé sur les marchés au dernier trimestre 2022 et en ce début d'année, nous estimons que rien n'est encore joué. Nous cherchons notamment à nous exposer à des actifs obligataires de meilleure qualité, comme les bons du Trésor américain et les obligations européennes et britanniques de qualité Investment Grade. Pour le court terme, nous continuons à privilégier les actions et les obligations souveraines des ME libellées en devises fortes, lesquelles devraient bénéficier de la réouverture de la Chine.

Obligations d’état
Tactical_positionning_for_government_bonds
CRÉDIT
Tactical_positionning_for_credit
Actions
Tactical_positionning_for_equities
Liquidités et or
Tactical_positionning_for_cash_gold
Suivi
Points à surveiller
L'incertitude géopolitique est élevée, le rythme de dégradation de l'économie a ralenti, l'inflation est en baisse aux États-Unis et la Fed relève ses taux par paliers moins prononcés

Quels sont les éléments susceptibles de nous inciter à accroître / réduire le risque ?


MACRO

Dépassement plus rapide
du pic d'inflation/de la Fed/des rendements obligataires

 

Accroissement des actions/obligations


GÉOPOLITIQUE

Négociations/fin de la guerre Russie/Ukraine

↓ 

Accroissement des actions/obligations à haut rendement de l’UE


MACRO

Réouverture de la Chine
sans problèmes majeurs

 

Accroissement de l'exposition aux risques ME/Chine


MONÉTAIRE

Resserrement excessif des banques centrales, même si l'inflation ralentit

↓ 

Réduction du risque lié aux actions et aux obligations, inclusion de l'or


GÉOPOLITIQUE

Aggravation de la guerre
Russie/Ukraine

Réduction de l'exposition au risque européen, inclusion de l'or


GÉOPOLITIQUE

Escalade
Chine/Taïwan/États-Unis

Réduction de l'exposition aux risques ME/Asie


MACRO

Nouvelle dégradation
de la crise du gaz en Europe

↓ 

Réduction des actions/obligations à haut rendement européennes et britanniques


MACRO

Spirale salaires-prix poussant
l'inflation à la hausse

Réduction de l'exposition aux obligations, renforcement de la diversification

Nous restons à votre écoute
Nous espérons que vous avez apprécié ce bulletin mensuel. Pour toute question, remarque ou suggestion concernant ce bulletin, n'hésitez pas à nous contacter.


Découvrez ci-dessous nos autres publications :

Dans l'attente des réunions clés des banques centrales
Dans l'attente des réunions clés des banques centrales

31 JANVIER 2023
Cette note contient des sections sur les éléments suivants ; développements récents, nos principaux points de vue et les éléments que nous pensons importants de surveiller.

En savoir plus
Les craintes liées à l’inflation se dissipent peu à peu
Les craintes liées à l’inflation se dissipent peu à peu

17 JANVIER 2023
Cette note contient des sections sur les éléments suivants ; développements récents, nos principaux points de vue et les éléments que nous pensons importants de surveiller.

En savoir plus
Des marchés en mutation
Des marchés en mutation

JANVIER 2023
Vers un nouveau cycle. Dans l'édition 2023 des perspectives de Quintet, nos spécialistes de l'investissement exposent leurs points de vue sur l'économie, les marchés et les placements.

L'hiver approche
L'hiver approche

NOVEMBRE 2022
Pour la première fois depuis trois ans, le Covid ne domine pas l'actualité à l'approche de la saison hivernale, même si d'autres risques et opportunités potentiels subsistent.

En savoir plus

Ce document est conçu en tant que support à caractère commercial. Ce document a été établi par Quintet Private Bank (Europe) S.A., société anonyme de droit luxembourgeois immatriculée au Registre de Commerce et des Sociétés de Luxembourg sous le numéro B 6.395 et dont le siège social se situe au 43 boulevard Royal, L-2449 Grand-Duché de Luxembourg (ci-après « Quintet »). Quintet est un établissement financier supervisé par la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) et la BCE (Banque centrale européenne).

Ce document est fourni uniquement à titre d'information, il ne constitue en aucun cas un conseil personnalisé (en matière d'investissement ou fiscal) et les décisions d'investissement ne doivent pas se fonder sur les seules informations qui y figurent. Chaque fois qu'un produit, un service ou un conseil est évoqué dans ce document, il ne doit être considéré que comme une indication ou un résumé et ne saurait être réputé complet ou rigoureusement exact. Vous assumez les coûts et les risques de toute décision (d'investissement) basée sur ces informations. Il vous appartient d'évaluer (ou de faire évaluer) si le produit ou service est adapté à votre situation. Quintet et ses employés ne peuvent être tenus responsables de toute perte ou dommage résultant de l'utilisation de (toute partie de) ce document.

Les informations qui figurent dans ce document sont susceptibles d'être modifiées et Quintet n'est en aucun cas tenu, après la date de publication du texte, d'actualiser ou de compléter ces informations en conséquence.

Si le prêt/crédit est exprimé dans une devise autre que votre devise de base, les fluctuations du taux de change peuvent influencer le montant à payer.

Sauf mention contraire explicite, Quintet détient l'ensemble des droits d'auteur et des marques de commerce relatifs à ce document. Il est interdit de copier, reproduire sous quelque forme que ce soit, redistribuer ou utiliser de quelque manière que ce soit le contenu de ce document, en totalité ou en partie, sans l'accord préalable explicite et écrit de Quintet. Pour de plus amples informations concernant le traitement de vos données à caractère personnel, veuillez consultez la Déclaration de Confidentialité figurant sur notre site Internet (https://group.quintet.com/en-gb/gdpr).

Contact us