L’inflation se relâche

• Les craintes liées à la crise bancaire du mois de mars sont désormais derrière nous, l'inflation américaine plus faible que prévu et les bons chiffres économiques chinois ont permis aux actifs à risque de progresser la semaine dernière. Les performances des actifs plus sûrs, tels que les obligations d'État, ont eu des résultats mitigés. Les rendements des obligations du Trésor américain ont chuté, car l'activité économique continue de s'essouffler et les marchés s'attendent de plus en plus à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) réduise ses taux d'intérêt en fin d’année. En revanche, les rendements des obligations d'État de la zone euro ont légèrement augmenté,  parce que la Banque centrale européenne (BCE) devrait continuer à relever ses taux même si la Fed marque une pause.
  
  
• Le rapport sur l'inflation aux États-Unis pour le mois de mars a montré des signes encourageants confirmant le relâchement des pressions sur les prix. Cependant la décélération reste inégale selon les produits et les services. Par rapport à l'année dernière, l'inflation a considérablement ralentie notamment en raison de la baisse des prix de l'énergie. Ce ralentissement est cependant en partie compensé par la persistance de l'inflation du prix des logements, ce qui suggère que les pressions inflationnistes sous-jacentes n'ont pas diminué dans la même mesure. Néanmoins, nous nous attendons à ce que l'inflation continue de ralentir à mesure que l'économie s’essouffle en raison des augmentations des taux d'intérêt de la Fed depuis 2022.
  
  
• Nous pensons que l'inflation restera supérieure à l'objectif de 2 % de la Fed pendant un certain temps, ce qui justifie une nouvelle augmentation de 25 points de base des taux d'intérêt en mai, les portant dans la fourchette de 5 à 5,25 %. Il s’agira probablement du pic des taux d'intérêt, selon les prix du marché. Bien que l'inflation se modère, elle reste élevée. C'est pourquoi nous pensons que la Fed maintiendra probablement ses taux directeurs inchangés cette année après la hausse de mai, dans le but de ramener l'inflation à son objectif de 2 %.
  
  
• L'économie britannique a marqué le pas en février, le secteur des services et la production se contractant nettement. Selon nous, le pic des taux d’intérêt au Royaume Uni est aussi en vue du fait de ces vents contraires économiques.
  
  
• En Chine, l'inflation est très faible et ne constitue pas un problème, permettant à Pékin de continuer à soutenir son économie, comme le confirment les bons chiffres du crédit pour le mois de mars La publication des données de croissance du PIB de la Chine cette semaine a confirmé que le rebond économique lie à la réouverture du pays est en train de se produire. C'est pourquoi nous continuons de penser que la région Asie-Pacifique reste le meilleur endroit pour bénéficier de la réouverture de la Chine, comme le suggèrent les solides données sur les exportations publiées la semaine dernière.

Voici comment nous sommes positionnés dans nos portefeuilles phares :

• Les portefeuilles ont enregistré des performances positives depuis le début de l'année. Les principaux facteurs de performance demeurent : 
  • La qualité des titres à revenu fixe, avec une exposition supérieure à la normale aux obligations d'État, et une exposition réduite à la dette à haut rendement et à la dette des marchés émergents ; 
  • notre sélection d'investissements en actions, plusieurs valeurs technologiques ayant enregistré de bonnes performances, combinée à une faible exposition au secteur bancaire dont la volatilité reste élevée ;
  • notre position stratégique sur le marché de l'or.
    
    
• Malgré le sentiment de risque qui s'est manifesté sur les marchés la semaine dernière, nous restons défensifs dans notre allocation d'actifs. Cela signifie que, par rapport à notre allocation typique à long terme, nous détenons plus d'obligations de haute qualité que d'habitude (nous restons surpondérés) et moins d'actions et d'obligations de faible qualité que d'habitude (nous restons sous-pondérés).
  
  
• Alors que l'inflation globale est en baisse, l'inflation de base est plus forte que prévu, ce qui conforte notre position actuelle sur les obligations indexées sur l'inflation (TIPS américains). 
  
  
• De même, la réouverture en cours de la Chine et la publication de données solides confortent notre surpondération des actions de la région Asie-Pacifique (y compris le Japon). 
  
  
• Notre sous-pondération des actions a légèrement pesé sur les performances, compte tenu du rebond de la classe d'actifs. Toutefois, les banques centrales mettant en balance les risques d'inflation et les risques de stabilité financière, nous ne pensons pas qu'il soit encore temps d'ajouter du risque dans les portefeuilles.